Si j’étais un chat, par exemple, je verrais tout ça depuis les toits de la rue Vayringe. Je n’en n’aurais rien à foutre, parce que je serais plus concentré sur les pigeons, les gadins éventuels, les odeurs de cet enfoiré de chat du voisin, et les points judicieux où ajouter ma propre odeur, pour bien lui signifier que si on se croise, ça castagnera comme à Massiges.
C’est dommage, je raterai quelque chose. Et réciproquement.
Et comme je ne suis pas un chat, c’est ce que je vois depuis le velux des copains du dernier étage de l’immeuble où j’habitais avant d’avoir les pieds dans la gadoue du Grand Couronné. Plus modestement.
Tout là-bas au fond à gauche, sur la colline, Bouxières-aux-DamesAu fond là-haut, vers le nord-est, les pentes du bon copain le plateau de Malzéville.De l’autre côté, au nord-ouest, Maxéville. On voit l’alignement des toits de la cité ouvrière Solvay sous le vieux terril jaunâtre des anciennes carrières non moins Solvay, et le joli profil bien horizontal, et sans terril, de la Fourasse. Même, on voit les camions sur l’A31, dans sa portion « contournons Nancy ».Insensiblement, on revient vers l’ouest. La partie Maxévilloise du Haut du Lièvre, soit le Haut de Lesse, avec à droite la terrible tour panoramique des Aulnes, ses copains immeubles du quartier des Aulnes, et à gauche en haut, à moitié planquée par des arbres, l’école des travailleurs sociaux du cru, l’IRTS. En dessous, avec son toit tout rouge tout neuf, l’ancien Ermitage, qui fait aussi partie de l’IRTS et que les étudiants rejoignent depuis en haut par l’ancien chemin de croix qui serpente joliment entre les arbres.Au sud-est, les toits des rues perdues de Nancy, comme la rue Mathias Schiff, rue un peu molle. La rue Schiff molle, quoi (pardon, auguste sculpteur de la statue de René II place Saint-Epvre, ton nom est une perche tendue à mon esprit dévoyé par des drogues maléfiques, comme le salariat, le réformisme ou les patates). Au fond, la silhouette des Grands Moulins qui caracole un peu.Toujours plus ou moins au sud-est, hein, les mêmes toits du même quartier qu’au-dessus, dit le Crosne, et au fond les immeubles à l’implantation plus paysagère qu’il n’y parait d’abord, perchés au-dessus de la Meurthe, du quartier Jéricho à Malzéville.