Pompey
Promenons-nous…
…qui nous montre, entre deux explosions printanières encore un peu brumeuses, les stigmates sur la forêt lorraine du passage du gros temps de décembre 1999… j’ai souvenir d’un ami parisien qui, après une visite dans notre région quelques semaines après la tempête, s’était insurgé: « mais qu’est-ce qu’ils nous pompent l’air à la télé avec les arbres centenaires des parcs parisiens ou de Versailles quand on voit le carnage (le végétage?) dans les forêts lorraines? »
J’imagine qu’il n’y a pas qu’en Lorraine que la forêt avait des airs de champ de bataille. Mais c’est vrai que nos forêts ont bien dérouillé!
On pourrait en parler longtemps, des facteurs aggravants dûs à l’activité humaine et à la gestion des forêts, surtout des orées, sur ces dégâts…
Le Plateau de l’Avant-Garde
Après, je suis pas fan de ce genre de lieu -j’parle du plateau et de ses machins d’activités-, hein, mais ça c’est tout moi, si y’a trop de monde à la fois au même endroit chacun dans son coin et pour autre chose que prendre des usagers en otage ou faire du rock’n’roll, moi, t’sais… faut dire aussi que chacun fait comme il veut. Ma bonne dame.
Moi, j’étais venu là pour aller dans la forêt derrière, en route vers Marbache… z’allez voir… (en attendant, c’te foutue tempête, hein, elle a fait du vilain, même si à l’époque -et toujours maintenant-, j’en aurais volontiers échangé une deuxième contre le naufrage et la pollution de l’Erika…).
Pompey, finalement!
Frouard, vu de Pompey:
Et même en prime les brasseries de Champigneulles dans le fond (pour le cas où y’aurait pas assez de messages sur les brasseries de Champigneulles, on sait jamais!)
Pompey et les vues sur Frouard
Pompey gare
Passerelle qui m’ouvre des vues outre Moselle, vers les hauteurs de Frouard, juste sous « l’Eperon », cette avancée qui termine le plateau.
Le Fond de Lavaux
A y est. J’y suis enfin… Pompey, le Fond de Lavaux, ancien quartier ouvrier. Les petites baraques au bord de la route.
En bas, l’usine à faire de la vapeur, et que d’ailleurs je ne connais pas son nom, à cette usine, ni ce qu’on y fabrique: si quelqu’un peut me renseigner, ce serait volontiers!
Les maisons ne sont pas neuves, certaines ont quelques frises en bois assez sympathiques malgré leur air défraîchit.
Le haut du quartier est un peu mort, mais plus on avance, se rapprochant de la gare, plus ça s’anime.
Ici on se croirait presque au bout de la cité de la Plaine à Neuves-Maisons.
Sur le Pré à Varois
A ce propos, la marche de Marbache à Pompey par la nationale n’est pas très réjouissante: je le savais, mais ne trouvant pas d’autre chemin, et n’ayant plus l’énergie, ni le temps de passer par les chemins qui montent dans la forêt de l’Avant-Garde derrière Marbache pour déboucher aux ruines du château éponyme au-dessus de Pompey, j’ai tenté l’expérience. Le trajet n’est pas bien long, mais être frôlé par les voitures pressées et les camions maléfiques, c’est moyennement agréable. Sans m’en plaindre réellement, car responsable de mon choix, j’ai tout de même constaté au milieu du vacarme que la vue sur le Pré à Varois est très belle depuis la route, et que côté plateau, des prés à l’herbe rase s’épanchent en de douces courbes de la lisière de la forêt à la route, un peu comme entre Pont-Saint-Vincent et Sexey-aux-Forges, courbes de terrain qui depuis mon enfance me réjouissent.
A l’issue de cette transition routière, j’allais, comme je le précisais, aborder enfin « la civilisation », comprendre qu’à partir de là, je pouvais estimer le chemin restant, le rendant moins « hostile ». La civilisation, ce sont les zones connues de mes pieds, comme dirait l’autre; Pompey. Et encore, le haut de Pompey, côté Fond de Lavaux, fut une découverte, puisqu’habitué à tourner au centre de Pompey vers Liverdun, je n’avais jamais eu le loisir de monter de ce côté de la ville.
Dans le Grand Couronné
Une vue sur Champigneulles et ses brasseries depuis le belvédère de Bouxières-aux-Dames. Au fond, Nancy.
Et une usine dont le but m’échappe du côté de Pompey
Du Moulin Noir à la Gueule d’Enfer…
La Gueule d’Enfer, c’est cet endroit au nord de Nancy où confluent sans pudeur la Meurthe et la Moselle. C’est drôle comme endroit, parce qu’entre deux ponts de l’A31, il y a des restes du no man’s land qui a succédé aux industries lourdes du lieu, qui reverdit avec ferveur.
Le pont de l’ancienne voie ferrée en est un témoin devenu riant, tout blanc, dont le passage en vélo ou à pied, mais surtout en vélo, est décalé. Le pont est courbe, et comme la voie est toujours en place, on s’attend toujours à se retrouver face à un désespéré un contre un avec un train. Mais il ne viendra pas. Il y a au moins quinze ans qu’ils ne viennent plus.
Le no man’s land post-industriel se peuple d’herbe et de rangées d’arbres alignés à l’alsacienne… mon vélo fétiche, mon destrier miteux d’aventures modestes (mais jamais t’en a eu de plus belles) trône avec sa volonté propre d’avoir une belle gueule.
Là c’est le barrage du Moulin Noir. C’est marrant de s’y arrêter. C’est près de chez mes élèves.
En aval du barrage, y’a un coin tranquille sans trop de fond pour se baigner. Certes la Meurthe est dégueu, mais en passant sur le barrage, j’ai été conten l’autre jour de voir de là-haut mes jeunes y faire trempette malgré tout, et malgré toutes les interdictions, comme moi-même à cet endroit quand j’étais môme et que c’était… encore plus pollué qu’aujourd’hui, rapport aux industries lourdes aujourd’hui disparues.
Et tout ce p’tit bonheur à trois coups de pédales de Nancy, à la sortie de la banlieue sud…